Comment faire face aux régressions du sommeil de mon bébé ?

Aujourd'hui, je vais vous parler de quelque chose que tous les parents redoutent : la régression du sommeil. Sachant qu’il n’y en a pas qu’une seule, ce serait trop facile !

Malheureusement, ces « régressions » ne peuvent être évitées et il s’agit d’ailleurs toujours de signes de progression et non de régression, même si bien sûr, les effets sur leur sommeil sont perçus comme tels ! Il est très utile de comprendre pourquoi elles existent afin de savoir comment les traverser au mieux, pour votre enfant et vous-même, afin qu’elles restent momentanées et ne s’installent pas dans la durée. 

On s’aperçoit que l’on traverse une régression du sommeil lorsque bébé dormait plutôt bien et que du jour au lendemain, sans que l’on sache expliquer pourquoi, rien ne va plus. Cela peut commencer par des réveils particulièrement matinaux, des réveils nocturnes de plus en plus fréquents, un endormissement au coucher ou pour les siestes  qui devient de plus en plus long et compliqué. Cela peut aussi être des siestes manquées ou très courtes.

Comme mentionné, ces régressions du sommeil sont normales et, malheureusement, elles se produisent généralement plusieurs fois à quelques mois d’intervalles lorsque vous avez un enfant de moins de deux ans. Les régressions de sommeil que je vois généralement avec les familles que j’accompagne se produisent à 4 mois, 8 mois, 12 mois, 18 mois et 2 ans.

Les régressions du sommeil sont généralement le résultat d’une progression dans sa motricité.

Bien qu’elles soient épuisantes et très frustrantes pour les parents, elles devraient être un peu célébrées ! Cela signifie que votre enfant se développe bien ! Peut-être vous inquiétez vous parce que votre enfant se réveille la nuit et passe parfois 1h ou plus à 4 pattes dans son lit à se balancer d’avant en arrière et qu’il se remet dans cette position à chaque fois que vous l’invitez à se rallonger. Ou bien peut être qu’il se réveille de multiples fois la nuit, bloqué en position 4 pattes, incapable de plier les bras pour s’allonger sans votre aide. Ou bien encore, peut-être qu’il se met debout dans son lit, s’accroche aux barreaux et se relève encore et encore à chaque fois que vous l’aidez à se rallonger et qu’il semble pourtant vouloir dormir et être épuisé de cet enchainement qu’il semble ne pas maîtriser.  Certains enfants sont particulièrement impactés dans leur sommeil lors de ces jalons de développement.

La bonne nouvelle est que ces régressions du sommeil ne durent pas éternellement. Il faut généralement environ deux à quatre semaines à un enfant pour maîtriser une nouvelle compétence. Tant que vous ne chercherez pas à interférer avec son endormissement et que vous l’inviterez à pratiquer le plus possible en journée quand il semble disposé à cela, plus vite cette période passera et il pourra retrouver un sommeil apaisé.

Comment faire en sorte que mon enfant se rendorme ?

La régression du sommeil à 4 mois

La première régression du sommeil apparaît généralement à 4 mois, c’est aussi celle dont on entend le plus parler. 

Ce qui se passe généralement au cours de cette régression, c'est que votre bébé passera peut-être d’un ou deux réveils nocturnes pour téter, à un réveil toutes les deux heures, parfois plus, ayant besoin d'aide pour se rendormir. Cette régression est un peu différente des autres car elle n'est pas liée à une étape de développement. Elle est liée au fait que leur sommeil se réorganise et devient plus « adulte ».

Il s’agit plutôt d’une progression

Vers trois mois, les bébés commencent à dormir selon des cycles qui ressemblent à ceux des adultes, où ils passent d’un sommeil léger à un sommeil sommeil profond, et une fois un cycle terminé, il y a un court réveil. Pendant ce réveil, si votre bébé ne sait pas s’endormir en autonomie, il ne saura probablement pas comment se rendormir et aura besoin que vous l’aidiez à retrouver le sommeil. A 3 ou 4 mois, leur sommeil lent change radicalement. Ils commencent à entrer dans les trois sous-stades du sommeil lent, identiques au sommeil des adultes. Le stade 1 est un stade de transition entre l’éveil et le sommeil. Le dormeur n’a pas vraiment l’impression de dormir, il somnole. Le stade 2 est le stade de sommeil confirmé. Le sommeil profond, stade 3, est un sommeil profond dont il est difficile de réveiller le dormeur. Leur sommeil paradoxal passe de 50% à seulement 25% pour laisser place à un sommeil lent plus important. Bien que le sommeil paradoxal soit léger, il n’est pas aussi léger que les deux premiers nouveaux stades du sommeil lent. C’est pour cela qu’il y a plus de chance que votre bébé se réveille.

La régression du sommeil à 8 mois

La régression du sommeil suivante arrive généralement aux alentours de 8 mois.

Il s'agit d'une régression plus typique car elle est causée par une étape de développement. Vers 8 mois, votre bébé devient plus mobile. Bébé rampe, se hisse sur les meubles, et l’acquisition de nouvelles compétences crée beaucoup d'excitation, au point que son sommeil en soit perturbé. La meilleure chose à faire lors de cette régression est de l’inciter à pratiquer régulièrement en journée, afin que votre bébé puisse développer ses compétences lorsqu’il est éveillé plutôt que lorsqu’il a besoin de dormir. 

Priorisez les siestes

Pendant cette période,  les bébés passent généralement de trois à deux siestes quotidiennes. 

Accompagner plutôt que se substituer 

L’idée est d’être là pour le réconforter et le sécuriser en tentant de ne pas devenir vital à son endormissement. Si vous vous substituez à son endormissement, que vous l’endormez par vos propres techniques, il y a de fortes chances qu’il ne soit pas serein sur sa capacité à  retrouver le sommeil en autonomie lors de ses réveils nocturnes ou après une courte sieste et qu’il ait besoin de votre aide pour retrouver le sommeil à chaque réveil. 

La régression du sommeil à 12 mois

Celle-ci est très courante. Bébé commence à refuser la deuxième sieste ou se réveille tôt le matin. Cela ne signifie pas pour autant qu’il est prêt à passer à une sieste quotidienne. La plupart des enfants ne sont prêts à passer à une sieste quotidienne qu’à partir de 14 mois. Si vous ne savez pas quand faire la transition, vous pouvez en savoir plus sur le nombre de siestes quotidiennes par tranche d’âge dans cet article.

Ne changez pas son rythme de siestes 

Si vous passez par la régression du sommeil des 12 mois en ce moment, préférez-vous en tenir à deux siestes plutôt que de faire la transition en pleine régression. Décalez plutôt ses siestes de 30 minutes. De cette façon, votre enfant sera un peu plus fatigué et arrivera probablement à trouver le sommeil un peu plus facilement.

Faites le pratiquer !

Votre enfant est probablement en train ou sur le point d’apprendre à marcher, c'est la raison pour laquelle il subit cette régression. Essayez de le solliciter le plus possible dans cette nouvelle acquisition. Faites le marcher le plus possible et pour cela, assurez-vous qu’il soit libre de ses mouvements et dans un environnement propice à la marche. 

Ne lui faites pas faire de sieste en fin de journée parce qu’il n’a pas fait celle de début d’après midi

Comme pour toutes les régressions, ne le couchez pas plus tard parce qu’il a sauté sa deuxième sieste. Préférez plutôt le coucher tôt pour sa nuit afin de ne pas avoir à le coucher épuisé. S’il est couché trop tardivement, il sera plus enclin à se réveiller tôt le lendemain matin. 

La régression du sommeil à 18 mois

Une fois que votre bébé a passé le cap de sa première année, nous avons tendance à penser que les régressions du sommeil sont derrières nous. Malheureusement, ce n’est pas le cas !

Maintenez le cap

Il est courant qu'une régression du sommeil se produise à 18 mois. Celle-ci est différente des régressions précédentes car elle n'est pas liée à sa motricité mais plutôt parce que votre bébé devient un jeune enfant. L’objectif d’un tout-petit est de trouver son indépendance. Donc, il va chercher à repousser les limites, tester pour voir où s'arrête votre contrôle et où le sien commence. Au cours de cette régression du sommeil, il est important de maintenir vos limites avec constance. Si votre enfant s'endormait en autonomie, ne changez rien à vos habitudes. Laissez-le s'endormir indépendamment. Même s'il proteste, essayez de ne pas prendre l’habitude de vous allonger près de lui jusqu’à ce qu’il s’endorme, ou bien de réintroduire un biberon nocturne qu’il n’avait plus. Donnez-lui la possibilité de rester autonome, même si cela entraîne un phase de mécontentement car elle sera bien plus courte que si vous changez toutes les habitudes qui fonctionnaient bien jusque-là.

Soyez flexible

À l'heure de la sieste, s'il refuse de dormir (ce qui peut arriver et ce n'est pas grave), laissez-le tout de même dans son lit 1h, ce sera au moins pour lui l’occasion d’un « temps calme ». S’il n’a pas dormi, couchez le plus tôt le soir venu. Sachez que d’ici quelques semaines, tout rentrera dans l’ordre si vous avez maintenu son rythme habituel, même s’il ne s’est pas toujours endormi pour la sieste.

Le sommeil appel le sommeil, si vous ne lui donnez plus la possibilité de faire la sieste en journée, il y a de fortes chances que les nuits se dégradent de plus en plus.

L’angoisse de la séparation peut être en cause

La régression du sommeil à 18 mois peut également être le résultat d'une certaine angoisse de séparation. Si vous sentez que votre enfant traverse une période d'anxiété, essayez de jouez avec lui à des activités pour lui montrer que vous réapparaissez toujours (coucou caché et cache cache). De plus, à l'heure de la sieste et du coucher, vous pouvez lui expliquez ce que vous allez faire pendant sa sieste afin qu’il sache que vous serez tout prêt de lui ou bien faire quelques coucou caché derrière sa porte au moment de quitter la chambre. De cette façon, il devrait se sentir plus en sécurité et rassuré.

La régression du sommeil à 2 ans

La dernière régression du sommeil est généralement à 2 ans. Elle a généralement plus d'impact sur la sieste que sur le sommeil nocturne. Ce que vous constaterez, c'est que lorsque vous le coucherez pour sa sieste, il parlera, chantera, se racontera des histoires mais ne s’endormira pas. C'est parce qu'ils apprennent généralement à cette période à enchaîner des mots simples pour créer des phrases. Encore une fois, sachez que c'est normal. Laissez le faire. S'il ne s’endort pas, encore une fois, couchez le simplement plus tôt le soir.

En ce qui concerne la régression du sommeil, il est important de garder à l’esprit quelques vérités simples :

Votre bébé n’a pas de problème. Votre rôle parental n'est pas en cause. Les régressions du sommeil sont normales.

Elles peuvent être dérangeantes mais la meilleure chose à faire est de garder à l'esprit que c'est normal, que cela signifie que votre enfant se développe bien ! Rappelez-vous que cela passera avec votre constance et votre persévérance. Cela prend généralement environ deux à trois semaines, puis ce sera du passé. Lorsque vous traversez l’une  de ces régressions du sommeil, mon meilleur conseil est de lui offrir un cadre sécurisant et le réconforter sans se substituer à son endormissement. 

Article écrit par Fanny Large - La Clé des Songes, Spécialiste du sommeil bébés et enfants entre 0 et 5 ans. Vous pouvez aussi la retrouver sur son compte instagram.