
La qualité du sommeil diminue-t-elle le risque d’obésité chez les bébés ?
Une étude a été menée par des spécialistes du Brigham and Women’s Hospital, le deuxième plus grand hôpital universitaire de la faculté de médecine de Harvard. Cette étude, pilotée par l'université d'Harvard, a été publiée dans la revue Sleep le 22 octobre 2021. Retour sur une étude qui plonge au cœur du sommeil des touts petits.
Mais comment on étudie le sommeil d’un bébé ?
Entre 2016 et 2018, les spécialistes ont prêté attention au sommeil de 298 bébés nés au sein du Massachusetts General Hospital. Le protocole d’expérience est plutôt simple : pendant 3 nuits consécutives, à un et six mois de vie des enfants, sont placés des capteurs actigraphiques (sortes de montres que l’on met à la cheville) qui relève les périodes d’activité et de repos pendant la nuit. De leur côté, les parents des nourrissons tiennent un carnet de bord dans lequel ils notent les épisodes de sommeil et d’éveil de leur bébé. Tout au long de ces 6 mois d’observation, on note l’IMC (Indice de Masse Corporelle) du nourrisson pour déterminer si ces derniers se trouvaient en situation de surpoids ou d’obésité. On parle de surpoids ou obésité chez un nouveau-né lorsque son IMC est supérieur ou égal au 95ème percentile des courbes de croissance de l’OMS.
Et alors, qu’est ce que ça donne comme résultat ?
Les spécialistes ont pu formuler certaines conclusions de l’étude :
- Bien faire leurs nuits diminuerait de plus d’un quart les risques de surpoids et d’obésité pour les bébés.
- Il semble qu’il y a une meilleure régulation de l’appétit des nouveaux nés dormant plus longtemps et se réveillant moins souvent.
- Chaque heure supplémentaire de sommeil était associée à une diminution de 26 % du risque de surpoids chez les nourrissons.
- Ceux qui ne se réveillaient pas ou peu pendant la nuit courent moins de risque de prise de poids excessive.
En bref : moins le sommeil est agité, mieux c’est.
Attention : l’étude ne permet pas de préciser la nature de la corrélation entre sommeil et obésité. Les scientifiques font juste des constatations : ils soupçonnent que “des nuits plus longues et plus calmes favorisent des pratiques alimentaires plus régulières et une meilleure gestion de la faim, autant de facteurs protégeant des excès”. Pour vérifier leurs hypothèses, ils veulent prolonger l’étude dans le temps pour compléter leurs observations, en étudiant davantage de bébés pour qu’elle soit démographiquement représentative.
Si ces résultats restent à confirmer, les scientifiques préconisent déjà “des horaires de sommeil cohérents, un espace calme et sombre pour dormir et le fait de ne pas donner les biberons directement au lit.”