
Le rôle du père
Le rôle du père
La naissance d’un enfant c’est aussi la naissance d’un papa et d’une maman. D’un fils qui devient père et d’une fille qui devient mère.
Pas facile tout ça ! La maman porte l’enfant dans son corps, elle le sent grandir au fond d’elle, son corps change pour faire une place à ce tout petit. Le papa lui reste spectateur de ces changements, il voit celle qu’il aime petit à petit s’arrondir pour faire grandir cet enfant pendant que lui le fait grandir dans sa tête et dans son cœur.
A la naissance, le rôle du papa est d’annoncer au monde la venue de ce petit être. En allant à la mairie, en lui donnant son nom, il donne ainsi une place à celui à qui il va transmettre ce monde.
Rôle bien différent dès le début donc. Et rôle qui évolue d’ailleurs beaucoup aujourd’hui. Avant le père était celui qui devait protéger et s’occuper du bien-être matériel de la famille. Il était celui qui devait retourner vite travailler pour subvenir aux besoins de la famille. Il était aussi celui qui incarnait l’autorité et la loi. De nos jours l’importance du lien père-enfant n’est plus à démontrer et les choses changent, petit à petit.
Mais comment prendre cette place ? Comment entrer dans cette bulle que l’enfant forme avec sa maman ? Comment passer de spectateur à acteur dans cette relation fusionnelle ?
Il est primordial, tout d’abord, de bien comprendre l’importance de ce rôle de séparateur. Le père est celui qui va venir prendre une place dans la bulle mère-enfant pour signifier au bébé qu’il est un être séparé de sa maman. Il est celui qui va lui offrir un monde plus vaste que cette bulle. Pour la mère, il est celui qui va lui rappeler qu’elle est mère mais aussi, amie, fille, amoureuse.
De plus, le cerveau du bébé, à la naissance, est immature. C’est grâce aux expériences qu’il va vivre que les connexions entre deux neurones, appelées synapses, vont se faire. Chaque nouvelle image, chaque nouveau son va créer chez lui de nouvelles connexions, d’où cette importance d’être là pour le père, et pas juste à l’heure du bain. Lorsque que l’on cajole ou réconforte un enfant, son cerveau produit une hormone appelée l’ocytocine, qui l’apaise, alors on abuse des câlins et des mots doux, par exemple en l’amenant à la maman pour la tétée de la nuit.
On le sait, tous les bébés naissent avec un besoin d’attachement. Ils vont se « connecter » avec les personnes qui sont bonnes pour eux, c’est-à-dire, dans un premier temps, leurs parents. Par les mots, les regards, les gestes enveloppants, les parents vont petit à petit le connecter au monde extérieur. Les nouveau-nés sont avides de connexions et vont tout faire pour attirer votre attention : petites œillades, mimiques, ils ont une immense capacité relationnelle. S’ils se sentent bien, que la connexion est « établie » avec le papa , le bébé va se lover contre lui, s’abandonner dans ses bras, au contraire, s’il se sent incompris, il va se raidir, se tortiller et rouspéter. Cela prendra peut-être du temps mais la « connexion » va se faire. Alors pas de « chérie, je n’arrive pas à le calmer, prends le » mais plutôt un : « petit bonhomme, je suis ton papa et je sais m’occuper de toi, je sais tes besoins et comment y répondre. »
Parce que vous en doutez peut-être, peut-être est-ce un peu plus long, mais lui ne doutes à aucun moment de votre succès.
Alors, au début, comme la maman, il va falloir accepter un temps de tâtonnements, ce tout petit n’a pas de mode d’emploi et il n’est inné pour personne de savoir comment changer une couche ou donner un biberon. Et, chose importante, chaque parent fera différemment. Pas mieux ou moins bien que l’autre mais juste différemment et il est important donc de laisser l’autre faire. Si les critiques sont récurrentes sur la façon de bien ou de mal faire, le risque serait que le père se mette en retrait, attention donc à accepter ce temps de tâtonnements de l’un et de l’autre.
De plus le tout petit se construit dans la différence et la complémentarité de ses parents. Des études scientifiques ont d’ailleurs démontré que la maman parlait plus que le papa qui, lui, préférait les jeux et les mouvements pour créer le lien avec son enfant. Bonne nouvelle, le jeu est l’activité principale de l’enfant, n’hésitez pas à la partager avec lui !
Le chemin de la parentalité n’est pas toujours facile, mais ce voyage est le plus beau qui soit, alors, allez-y sans hésiter.
Article écrit en exclusivité pour notre blog par Maelys Le Levreur, éducatrice de jeune enfants, éducatrice Montessori et ancienne directrice de crèche, accompagne les jeunes et futurs parents personnellement et lors de conférences ou de permanences parentalité au sein des entreprises (sommeil, alimentation, arrivée du 2eme, Terrible two).
Plus d’infos sur son blog et son compte Instagram @mylittlecoaching.
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Crédit photo :L'art de l'enfantement